« légendes d'un lever de soleil. » -libre-

C'était un de ces jours là. Ces jours sordides où le soleil peinait à se lever. Ces jours où le vent frais fouettait le visage de toute personne osant s'aventurer dehors. Mais personne ne s'amusait à traîner dehors alors qu'il ne faisait même pas encore jour. Personne ? Pas vraiment. Il y avait toujours ce jeune homme, assis dans la pénombre, attendant impatiemment que des lueurs orangées prennent le pouvoir du Ciel et le colorent inexorablement. Tous les matins, c'était la même chose. Son plaisir de la journée. Voir l'astre se dresser doucement entre les nuages, perforant l'horizon de sa douce clarté. Voir les rayons lumineux se dessiner entre les branches des arbres. Sentir la douce chaleur sur son visage angélique. La cercle de feu entamant sa course folle jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce qu'il retourne se cacher de l'autre côté de la planète.

Le jeune homme alluma une cigarette, qu'il déposa sans grande conviction entre ses lèvres. Il se sentait un peu coupable de polluer une si belle atmosphère avec de la fumée grisâtre, mais qu'y pouvons nous, c'est une addiction comme une autre, non ? Il se leva, et s'avança en pleine lumière, les rayons caressant sa fine silhouette, projetant son ombre sur le sol en béton. Il s'avança lentement, jusqu'au bord du toit. Il ferma les yeux, prit une grande inspiration. Il était comme en transe, une transe qui pouvait le faire s'envoler. Comme si d'une minute à l'autre, il se retrouvait sur un bateau, seul, et qu'il se laissait diriger par le vent. Il s'était finalement rapproché du bord. Il fut un peu étonné lorsqu'il rouvrit les yeux, il était sur la bordure du toit. Il eut un sourire. La sensation que sa vie ne tenait plus qu'à un fil lui procurait une sensation exquise, une douce volupté qu'il appréciait particulièrement. Il pouvait mettre un terme à tout ça en seulement quelques centimètres. Juste le temps de prendre sa respiration et tout serait terminé.

Il se retourna, un sourire accroché aux lèvres. Il avait laissé se consumer sa cigarette sans tirer un seul coup dedans. Il l'avait finalement laissée tomber du haut du bâtiment. Il se tenait dans le contre jour, debout, au bord du vide, les rayons du soleil filtrant au travers de son tee shirt trop peu épais. Il ferma les yeux un moment, attendant sûrement un signe, qui, quelque soit sa provenance, l'arracherait à sa rêverie. De toutes façons, il était incapable de le faire tout seul.

Invité

Assit sur son lit, regardant le ciel par la fenêtre, Akihito n'avait pas dormit de la nuit. Il n'avait pas trouvé le sommeil et n'avait pas cherché à s'endormir. Il avait préféré rester éveillé pour repenser à tout et n'importe quoi. A ce qu'il avait vécu ces derniers jours, à se nouvelle arrivée à Nozomi Keimusho et à tout ce qu'il comptait faire dans ce nouvel endroit qu'il connaissait déjà par coeur. Le soleil commençait à peine à se lever et on entendait déjà quelques élèves marcher dans les couloirs. Cela étonna le jeune homme qui pensait pourtant que tout les élèves aimaient faire la grasse matinée. Finalement, le blondinet en eut assez de rester ici à écouter son collocataire parler tout seul dans son sommeil alors il se mit debout, mit son chapeau sur sa tête pour enfin bien replacer ses tresses sur ses épaules. Il était habillé un peu destroy, comme à son habitude mais cette tenue, il l'aimait vraiment beaucoup. [Voir Avatar]

Quand il fut près, le jeune homme sortit de la chambre à pas de loup pour ne pas réveiller l'autre jeune homme. Quand il fit dans le couloir, il jetta un regard aux alentours et s'perçut que ce n'était pas des élèves qu'il avait entendu les instants d'avant mais bien des professeurs qui surveillaient l'endroit. Pour ne pas se faire repérer pour être ensuite consigné dans sa chambre, Akihito fit en sorte de ne pas être repéré. Il n'eut pas trop de mal à sortir du bâtiment car il ne croisa aucuns professeurs. Une fois dehors, il se rendit vite compte que la température n'était pas très chaude et que le T-shirt sans manches n'avait pas était une bonne idée. Par réflexe, Akihito se frotta les bras comme si cela allait réellement le rechauffer. Ce geste ne changea rien, bien sûr, à la température. Sans trop savoir où aller, le jeune homme commença une amrche lente à travers la coure qui n'était pas éclairée le moins du monde. On entendait les feuilles voler et le vent siffler dans les branches. Cette sensation plaisait énormement à Akihito qui ferma les yeux.

Après plusieurs instants de rêverie, le blondinet se décida à aller sur le toit. Pourquoi ? Pas de raisons apparentes, juste une envie soudaine de se rendre là-haut, où on peut voir le soleil se lever en toute tranquillité. Courant presque dans les escaliers, Akihito faillit bien tomber en rattant plusieurs marches mais c'était dans sa nature d'être toujours aussi vif. Arrivé en haut, il ouvrit doucement la porte et sentit la douce brise lui caresser les joues. Le vent sifflait encore mais cela donnait une part de mystère à cet endroit qui venait à peine de commencer à s'illuminer. Le soleil venait tout juste de sortir de la pénombre et les ombres s'agitaient sur le toit qui était éclairé d'une faible lueur orangée. L'ambiance était agréable. Akihito referma la porte derrière lui et s'avança sur le toit pour sentir l'air frais qui s'offrait à lui.

Tout de suite, il alla s'asseoir sur un rebord du toit sans remarquer que l'endroit était déjà occupé par quelqu'un. Bien sûr que si il l'avait remarqué, il aurait était voir cette personne mais là, il ersta assit sur le rebord à contempler les vas et viens des rayons du soleil qui dansaient au grès du vent. Se croyant seul, Akihito se mit à fredonner quelques airs d'une de ses compositions. Rien de bien extraordinaire mais il l'aimait bien.

Le soleil était à présent plutôt haut dans le ciel.

Ren glissa doucement en avant et s'assit sur le rebord du toit, les pieds dans le vide. Il avait lâché sa cigarette; qui avait dû tomber de l'immeuble. De toutes façons, il s'en foutait. Il en ralluma une. Parfum cerise. Il appréciait beaucoup l'odeur sucrée de ces clopes. Il tourna doucement la tête, et aperçut quelqu'un. Quelqu'un était le bon mot, oui. Il ne pouvait distinguer si cette personne était un homme ou une femme de là où il était. L'inconnu(e) était simplement assis, là, impassible, et regardait le vide. La brise se rafraîchissant, Ren referma sa veste. La personne frémit doucement, se frotta les épaules. Comme si ça pouvait être utile. Ren sourit doucement. Il n'avait pas tellement chaud, lui non plus. C'est lorsqu'un gros coup de vent arriva et fit voler ses longs cheveux dans son visage, qu'il ressentit le besoin de se mettre au chaud; ou d'allumer un feu. Une belle flamme dansante et chaleureuse, une flamme réconfortante. Une flamme destructrice.

Il tira un coup dans sa cigarette et reposa son regard sur la personne en question. Le soleil ayant un peu tourné, il vit que cet inconnu était en fait un homme; il rit de lui à cette pensé. Peut-être aurait-il souhaité avoir la compagnie d'une charmante demoiselle, à qui il aurait gentiment cédé sa veste dans une sorte d'excès de "je vous en prie" et autres mièvreries. Mais en y réfléchissant bien, ne pouvait-il pas faire de même avec ce garçon ? Il lui semblait étrangement plus jeune, et même un peu fragile, exposant ainsi la peau de porcelaine de son visage à un soleil si agressif. Il sourit. Il passerait pour un fou. Pourquoi voulait-il absolument protéger tout le monde, même les gens qu'il ne connaissait pas ? Après tout, ce n'était pas son devoir. Il finit sa cigarette, et la laissa tomber. Elle était encore enflammée, mais au vu de la hauteur à laquelle il se trouvait, elle finirait sûrement par s'éteindre dans sa chute. Et c'est ce qu'elle fit. Ce n'est pas aujourd'hui que le centre brûlerait.

Il se retourna vers le garçon. Ses yeux plongés dans le vide du ciel reflétaient un vide profond, peut-être même un certain traumatisme. Ren, voyant la noirceur de se regard, se demanda si finalement, il n'était pas de trop, dans la réflexion du jeune homme. Et puis finalement, il se décida. Cela faisait bien quinze minutes qu'il était fixé dans les yeux de l'Autre, et il aurait été bizarre qu'il ne réagisse pas. Et puis, comme ça, il connaîtrait quelqu'un du centre.

Il se leva, se rapprocha du garçon. Il ralluma une cigarette. La troisième en moins d'une heure. Il devrait arrêter. Il détacha sa veste doucement, et la laissa tomber négligemment sur les épaules du jeune homme. Puis il s'assit à côté de ce dernier, espérant certainement une réaction. De toutes façons, il était bien trop timide pour engager lui même la conversation.

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